État critique : Entre la vie et la mort — Londres, 21 jours en suspension vitale sur Netflix

Dans un hôpital de Londres, chaque minute peut décider de l’issue d’une vie. Chaque battement de cœur est suivi, chaque geste médical documenté, chaque silence chargé. Avec sa nouvelle série documentaire État critique : Entre la vie et la mort (Critical: Between Life and Death, en version originale), Netflix sort des circuits narratifs habituels pour plonger dans la réalité brute des soins d’urgence, sans narration affectée ni reconstitution spectaculaire.

Avce une sortie annoncée en juillet 2025, cette série frappe par son dispositif : 40 caméras, 21 jours d’observation ininterrompue, et un seul objectif — témoigner du réel au plus près des équipes de traumatologie du NHS à Londres.

Une urgence toutes les 60 minutes

Dans la capitale britannique, un traumatisme grave survient chaque heure. Pour les soignants du NHS, cela signifie des interventions incessantes, des décisions prises dans l’instant, et une ligne floue entre routine et drame. État critique ne cherche pas à magnifier leur travail : il le documente avec une frontalité méthodique.

La série est produite par l’équipe derrière “24 Hours in A&E”, émission phare du documentaire médical au Royaume-Uni. Cette fois, ils abandonnent le ton explicatif pour laisser la place à la tension silencieuse des blocs opératoires, les dilemmes éthiques en temps réel, et les voix intérieures de celles et ceux qui agissent pendant que d’autres s’effondrent.

Entre technique et humanité

On y suit les praticiens dans ce qu’ils ont de plus technique (intubation, césarienne d’urgence, stabilisation neurologique), mais aussi de plus personnel : pourquoi ils tiennent, ce qu’ils redoutent, ce qu’ils n’oublient jamais. Dans ce service de traumatologie, il ne s’agit pas seulement de soigner, mais de tenir debout, dans un système hospitalier public sous tension chronique.

Loin du spectaculaire chirurgical, la série observe les hésitations, les mains qui tremblent parfois, les regards croisés dans un couloir entre deux urgences. Elle ne commente pas. Elle enregistre. Et c’est dans ce silence documentaire que se dit l’essentiel.

Un dispositif d’observation assumé

Le choix du dispositif technique — quarante caméras fixes, sans opérateur dans les pièces, sans interviews coupées — donne à la série une présence quasi-théâtrale. Les salles de réanimation deviennent des scènes de tension contenue où les moniteurs bipent comme des métronomes de l’incertitude. Aucune musique dramatique, aucun ralenti : c’est le réel qui impose son propre tempo.

Fiche technique