Adam Sandler est de retour avec Happy Gilmore 2, et avec lui cette façon bien à lui de dynamiter les conventions du film de sport. Golfeurs névrosés, punchlines bien senties et autodérision de rigueur : la comédie sportive version Netflix reprend du service. Mais la plateforme ne s’arrête pas aux suites attendues : elle explore désormais les failles du vestiaire, le malaise du collectif, les projections parentales ou les tensions de classe. Tour d’horizon de cinq films et séries où le sport n’est qu’un prétexte – et où l’on transpire souvent pour de toutes autres raisons.

1. Football Parents – Série (Pays-Bas)

Il y a des terrains plus explosifs que les stades professionnels : ceux des matchs du samedi matin. Football Parents (Voetbalouders), fiction néerlandaise disponible depuis le 16 mai, installe sa ligne médiane quelque part entre les barres énergétiques, les cris de la touche et les guerres de covoiturage.

 

Créée par Ilse Warringa (De Luizenmoeder), la série met en scène Lillian, une mère discrète qui rejoint une nouvelle équipe de foot avec son fils. Elle espérait y trouver un peu de paix sociale… et tombe sur Marenka, alpha-maman de la tribune, gardienne autoproclamée du code parental. À partir de là, tout dérape : WhatsApp de groupe toxique, goûters passifs-agressifs, rivalités larvées – le terrain devient le miroir hilarant et acide d’une micro-société en tension.

Une satire sociale en survêtement, plus proche de Parents mode d’emploi que de Ted Lasso.

2. Le Haut du panier (Hustle) – Film (États-Unis)

Adam Sandler, encore lui, mais en mode mineur. Exit les gags potaches, place à un scout de basket désabusé qui mise tout sur un joueur espagnol déniché sur un playground. Produit par LeBron James, Le Haut du panier évite les poncifs du genre en racontant une histoire d’usure : celle du rêve américain qui s’effiloche sous la fatigue des corps.

Avec Juancho Hernangómez dans son propre rôle et une mise en scène sobre, le film trouve une justesse inattendue entre parcours initiatique et portrait social. Une réussite discrète, saluée par la critique.

 

3. Le Grand Bain – Film (France)

Huit hommes, une piscine, et une idée saugrenue : faire de la natation synchronisée. Sous la surface comique, Le Grand Bain de Gilles Lellouche aborde la fragilité masculine, les dépressions étouffées et la rédemption par le collectif.

Benoît Poelvoorde, Guillaume Canet et Jean-Hugues Anglade y composent une galerie d’hommes cabossés, en quête de rythme plus que de podium. Un feel-good movie français qui a cartonné en salles et dont l’humour masque à peine une mélancolie bien réelle.

 

4. Les Crevettes pailletées – Film (France, dès le 13 août)

Inspirée d’une histoire vraie, cette comédie suit une équipe de water-polo LGBTQ+ en route pour les Gay Games. Entre compétition et flamboyance, Les Crevettes pailletées renverse les stéréotypes des films de vestiaire.

Ici, la question n’est pas de gagner, mais d’exister – bruyamment, joyeusement, à contre-courant. Disponible le 13 août sur Netflix, ce film a même eu droit à une suite, déjà sortie en salles : La Revanche des Crevettes pailletées (dispo également à la même date sur Netflix)

 

5. Sortie de piste (Off Track) – Film (Suède)

Loin du strass, cette comédie suédoise raconte l’histoire d’une mère débordée qui s’inscrit sur un coup de tête à une course de ski de fond de 90 km. Ambiance : solitude scandinave, introspection enneigée, et tension contenue sous la doudoune.

Sortie de piste mêle satire sociale et tendresse nordique, dans la veine des films de Ruben Östlund mais avec plus de moelleux. Le sport devient ici un révélateur silencieux des injonctions à la performance dans les sociétés ultrarégulées.

 

En résumé

Des gradins néerlandais aux montagnes suédoises, en passant par les piscines municipales et les parquets NBA, ces cinq œuvres déclinent le sport sous toutes ses formes : non pas comme exploit, mais comme théâtre social. Happy Gilmore 2 peut bien sortir les clubs de golf : ce sont les petits travers humains qui marquent les plus beaux points.