Il y a des tueurs qui laissent des traces. Et il y a David Berkowitz, alias le “Fils de Sam”, qui, entre 1976 et 1977, a transformé New York en terrain de paranoïa à ciel ouvert. Un homme, un revolver calibre .44, six morts, une signature démoniaque, et une ville en état d’alerte permanent. Presque cinquante ans plus tard, Netflix revient sur cette affaire avec un nouvel opus de sa collection Autoportrait d’un tueur – et les abonnés, fidèles à leurs habitudes, sont toujours au rendez-vous dès qu’un true crime touche du doigt la folie humaine.

Une série qui donne la parole aux ténèbres

Ce nouvel épisode en trois volets, intitulé Le Fils de Sam : Autoportrait d’un tueur, ne se contente pas de rejouer la traque. Il met au centre des écoutes inédites de l’assassin lui-même, enregistrées en 1980 à la prison d’Attica. Le journaliste Jack Jones, dans un face-à-face sonore glaçant, tente de percer ce que beaucoup à l’époque prenaient pour de la pure démence.

Mais Berkowitz, qui prétendait obéir aux ordres d’un chien démoniaque, n’était pas seulement fou. Il était aussi un maître dans l’art de manipuler l’opinion – à coups de lettres sibyllines laissées sur les lieux du crime, ou directement envoyées à la presse. Un jeu de dupes qui a contribué à modeler l’ADN même du true crime moderne, selon le réalisateur Joe Berlinger, déjà à l’œuvre sur Crime Scene ou Cold Case : Jon Benet Ramsey.

 

Une ville piégée entre la peur et la une des journaux

Nous sommes à New York, été 1976. Une voiture garée, deux jeunes femmes discutent après une soirée. Soudain, un homme approche, tire à travers la vitre, tue. La scène semble arbitraire. Elle ne l’est pas. Elle inaugure une série de meurtres tous aussi imprévisibles que froidement calculés, jusqu’à l’arrestation de Berkowitz un an plus tard.

En toile de fond : une ville fracturée par la crise, le racisme, la pauvreté, et la montée en flèche de la violence urbaine. Le Fils de Sam ne tue pas dans le vide : il cristallise des angoisses collectives, et met en lumière le rôle trouble des médias dans la fabrication d’un monstre.

Un document brut, entre justice et obsession

Ce qui rend ce nouveau documentaire pertinent, ce ne sont pas les reconstitutions. C’est la matière première : les voix, les silences, les contradictions. Berkowitz n’est plus un spectre. Il parle, se justifie et se perd. Et dans ce dédale, Le Fils de Sam : Autoportrait d’un tueur réussit à faire ressentir ce que signifie vivre sous la menace d’un homme invisible, et pourtant omniprésent.

Les témoignages de survivants, policiers et journalistes complètent cette radiographie d’un moment où tout vacille : la confiance en la sécurité, en l’information, en l’autre. Et posent une question toujours ouverte : comment un homme devient-il l’icône morbide d’une époque entière ?

Une série disponible dès aujourd’hui

Disponible dès le 30 juillet sur Netflix, cette mini-série s’inscrit dans une lignée documentaire qui privilégie l’archive brute à la dramatisation. Elle fera sans doute le bonheur de ceux qui cherchent à comprendre, plus qu’à frissonner. Et rappellera que certains monstres n’habitent pas les forêts, mais les pages d’un journal.

FAQ

La série est-elle un remake d’un contenu déjà existant sur Netflix ?

Non. Il ne s’agit pas d’un remontage du Fils de Sam : une descente aux enfers (2021), mais bien d’un nouveau projet basé sur des archives inédites. Ici, le focus est mis sur les entretiens audio réalisés en prison avec Berkowitz en 1980, une matière encore peu exploitée jusqu’ici.

Combien d’épisodes compte la série ?

Trois épisodes, d’environ 45 minutes chacun. Une durée resserrée qui permet d’éviter les longueurs habituelles du genre.

Est-ce que la série donne la parole aux victimes ?

Oui, plusieurs survivants et familles des victimes y témoignent. Leur parole équilibre celle de Berkowitz, omniprésente, mais contextualisée.

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Timeline des faits réels – Affaire « Son of Sam »

  • 29 juillet 1976 : Premier double meurtre attribué à Berkowitz à New York.

  • 23 octobre 1976 à avril 1977 : Plusieurs fusillades dans les quartiers du Bronx, Queens et Brooklyn.

  • 30 avril 1977 : Le tueur laisse une lettre sur une scène de crime, signée « Son of Sam ». L’affaire devient une obsession médiatique.

  • 26 juin 1977 : Dernière attaque recensée.

  • 10 août 1977 : Arrestation de David Berkowitz, identifié grâce à un PV de stationnement.

  • 12 juin 1978 : Condamné à 6 peines de prison à perpétuité.

  • 1980 : Enregistrement des entretiens audio à la prison d’Attica.

  • 2025 : Sortie de la série Autoportrait d’un tueur : Le Fils de Sam sur Netflix.