Pêche interdite : le documentaire sur la vraie histoire de Rabo de Peixe arrive sur Netflix

Le 17 octobre, Netflix nous ramène sur les rives battues par le vent des Açores. Mais cette fois, fini la fiction : place à la réalité.

En parallèle de la saison 2 de Pêche interdite (Rabo de Peixe), la plateforme au N rouge dévoile un documentaire inédit, Pêche interdite : l’histoire surréaliste de Rabo de Peixe (Maré Branca: The Surreal Story of Rabo de Peixe), consacré à l’événement réel qui a inspiré la série.

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Un fait divers hallucinant survenu en 2001, où la mer a rejeté des kilos de cocaïne sur les plages d’un village de pêcheurs portugais — bouleversant à jamais la vie d’une communauté isolée.

Quand la mer charrie la drogue

Tout commence au large de l’île de São Miguel, la plus vaste de l’archipel des Açores.

En 2001, un pêcheur découvre des paquets mystérieux échoués sur la côte. À l’intérieur : de la cocaïne d’une pureté exceptionnelle. Très vite, la rumeur se répand dans le petit port de Rabo de Peixe, bourgade ouvrière marquée par la précarité.

Ce qui aurait pu rester un simple épisode de contrebande devient un chaînon social explosif : les habitants, soudain confrontés à la richesse facile et à la dépendance, se retrouvent pris dans un engrenage où l’économie locale, la police et les trafiquants se croisent sans distinction claire entre victimes et coupables.

Un récit collectif à hauteur d’hommes

Réalisé par João Marques et écrit par Marcos Nine, le documentaire adopte un regard multiperspectif :

témoignages de pêcheurs, d’anciens toxicomanes, d’enquêteurs et de journalistes, le film tisse une mémoire collective de ce moment d’hallucination sociale.

On y découvre comment une découverte fortuite — un chargement de drogue tombé d’un bateau au large — a suffi à transformer une communauté sans histoire en symbole d’un monde déconnecté, où la mondialisation et la misère se rencontrent brutalement.

Le réalisateur suit la méthode du reportage d’immersion, entre témoignages directs et images d’archives, sans céder au sensationnalisme.

Il redonne surtout la parole à ceux que l’affaire avait relégués au rang de curiosités médiatiques, les habitants eux-mêmes, longtemps considérés comme les simples figurants d’un récit plus grand qu’eux.

Une sortie coordonnée avec la fiction

Le choix de Netflix est stratégique : diffuser le documentaire et la saison 2 de la fiction Rabo de Peixe le même jour, le 17 octobre. La série de fiction, produite également au Portugal, a rencontré un fort écho international en 2023 grâce à son esthétique brute et son ancrage local.

Mais ce retour au réel vient rappeler que derrière les rebondissements scénarisés se cache une tragédie bien réelle, toujours présente dans la mémoire collective des Açores.

Le documentaire sert ici de contrechamp : il replace la légende dans son contexte et montre comment une population isolée a dû faire face à un phénomène qu’elle ne maîtrisait pas — un déferlement venu littéralement de la mer.

Une production européenne ambitieuse

Produit par Portocabo Atlántico, filiale portugaise du studio espagnol Portocabo, Pêche interdite : l’histoire surréaliste de Rabo de Peixe s’inscrit dans la lignée des documentaires européens à fort ancrage local.

Le producteur Alfonso Blanco, figure majeure de la fiction hispano-portugaise (Hierro, Vidago Palace), revendique une approche centrée sur la mémoire collective et les paradoxes du réel :

“Cette histoire n’appartient pas seulement à Rabo de Peixe, elle parle de la manière dont une société peut basculer quand elle est confrontée à l’improbable.”

Fiche technique