Entre sabres magiques, tempo effréné et sororité sous stroboscope, K-Pop Demon Hunters est en train de prendre tout le monde de court. Depuis sa sortie sur Netflix, le film sud-coréen flirte avec la première place du top 10 dans une trentaine de pays, France incluse. Une ascension éclair pour une production qui, à première vue, ressemblait à un crossover improbable entre Sailor Moon, Blackpink et Demon Slayer.

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Mais que pensent réellement les abonnés de ce cocktail surnaturel dopé à la K-pop et aux exorcismes ?

Une chorégraphie contre les ténèbres

Le pitch, à lui seul, aurait pu passer pour un délire de fan-fiction : un girls band sud-coréen, au sommet de sa gloire, affronte en coulisse des forces démoniaques venues perturber l’équilibre du monde. Entre deux concerts, les chanteuses troquent micro et gloss contre des armes spirituelles pour combattre les créatures qui se nourrissent de colère et de culpabilité.

Une réalisation entre culture pop et héritage coréen

Le projet K‑Pop Demon Hunters ne doit pas son souffle visuel ni son ancrage culturel à un réalisateur coréen, mais à un tandem inattendu et parfaitement aligné sur la tonalité du film : Maggie Kang et Chris Appelhans.

Maggie Kang, d’origine sud-coréenne, signe ici son premier long métrage en tant que réalisatrice principale, après avoir travaillé sur des films d’animation majeurs chez DreamWorks. Elle insuffle au film une sensibilité liée à son vécu biculturel et à son admiration pour les groupes féminins coréens. Dans plusieurs entretiens, elle cite la pandémie comme déclencheur de ce projet, au moment où la K‑pop devenait pour elle un lien fort avec ses racines. Le projet est né d’une envie simple : mêler sa passion pour les récits d’action avec l’iconographie des idols coréennes (source : Geeks OUT).

À ses côtés, Chris Appelhans, déjà salué pour Wish Dragon, co-dirige le film et en signe également le scénario. Sa touche se retrouve dans le mélange d’humour visuel, de mythologie urbaine et de tension dramatique contenue.

Le duo livre ainsi une œuvre hybride, à mi-chemin entre le blockbuster occidental et le conte d’émancipation façon drama coréen — sans céder aux stéréotypes attendus.

 

 

Un casting calibré pour la hype

Le film bénéficie de la présence de Kim Se-jeong, ancienne membre de Gugudan et actrice confirmée (Business Proposal), dans le rôle de la leader charismatique du groupe. À ses côtés, Cho Yi-hyun (All of Us Are Dead) incarne la plus jeune des recrues, tiraillée entre ambition artistique et révélations mystiques. Le groupe est complété par une galerie de visages issus à la fois de la K-pop et du cinéma indépendant coréen, avec en prime un caméo remarqué de CL en mentor occulte.

Un succès global, une réception clivée

Selon les données de FlixPatrol et Netflix Top 10, K-Pop Demon Hunters a atteint le sommet du classement mondial dès sa première semaine, porté par une base de fans déjà acquise et un marketing international calibré. Mais derrière les chiffres, le film suscite aussi des débats : son mélange des genres — action, satire, musical, fantastique — déroute certains spectateurs, tandis que d’autres saluent justement son audace.

Ce que les abonnés en pensent

Au-delà du gimmick

Derrière son apparente légèreté, K-Pop Demon Hunters tisse une parabole sur la pression, les sacrifices et les failles invisibles qui se cachent derrière les lumières de la scène. Les démons sont moins des monstres CGI que les projections des traumas et des conflits intimes. Certains critiques y ont vu un clin d’œil aux scandales de l’industrie musicale sud-coréenne, d’autres une métaphore plus universelle sur les violences symboliques subies par les femmes dans les sphères médiatiques.

Vers une suite ?

Avec un tel engouement et une fin ouverte, tout semble indiquer que K-Pop Demon Hunters pourrait initier une franchise. Netflix n’a rien confirmé pour le moment, mais les spéculations vont bon train. Des projets de série animée et même de spin-off centrés sur les origines du groupe fictif « Eclipse » circulent déjà sur les forums spécialisés.

FAQ express

Le film est-il adapté d’un webtoon ou d’une histoire existante ?

Non, il s’agit d’un scénario original, coécrit par Park Ji-eun et Kim Bo-ra, pensé dès le départ pour une diffusion internationale.

Quel est le style musical du groupe fictif “Eclipse” ?

Un mélange de trap coréen, d’électro-pop et de ballades sombres. La bande originale a été produite en collaboration avec des producteurs de YG Entertainment.

Le film est-il tout public ?

Il est classé 10+, en raison de scènes d’action et de thématiques psychologiques parfois intenses.

Où a-t-il été tourné ?

Principalement à Séoul, avec des scènes en studio à Busan et des séquences d’effets spéciaux finalisées à Tokyo.