L’été s’annonce tendu dans votre salon : Netflix ajoute à son catalogue sud-coréen 84 m² (84 Jegopmiteo), un thriller domestique où la folie se loge entre les murs d’un appartement standard. Disponible dès le 18 juillet, ce film signé Kim Tae‑joon, scénariste-réalisateur révélé par Unlocked en 2023, explore le cauchemar de la congrégation urbaine à travers le prisme du bruit — ou plutôt de l’obsession qu’il déclenche.

Une promesse de tension derrière chaque cloison

No Woo‑seong (incarné par Kang Ha‑neul) pensait avoir atteint le Saint-Graal : son propre 84 m², l’appartement corollaire de tant de rêves immobiliers. Mais très vite, le silence nocturne se brise : des coups, des claquements sourds, un voisinage en alerte. L’ambiance se tend avec une précision chirurgicale — le bruit devient accusation, espionnage mental. Aux côtés de Yeom Hye‑ran, figure de la représentante de copropriété, et Seo Hyun‑woo, voisin perché dans l’étage du dessus, Woo‑seong se retrouve plongé dans une spirale où la normalité d’un foyer standard explose en paranoïa collective.

Ennemi intime : le son comme déclencheur de chaos

Ce qui frappe dans 84 m², c’est sa façon de transformer un souci quotidien — le fameux tapage diabolique entre étages — en une mécanique infernale. Selon le réalisateur lui-même, le film se veut « une collision d’intentions dans un espace coréen typique », version compacte de la société moderne. Alors que ce genre de conflits fait partie de l’ordinaire – « 30 000 à 40 000 plaintes par an » selon les centres spécialisés – Kim Tae‑joon en fait le ressort principal d’un récit haletant, électrisant.

 

Tensions urbaines : micro-société au bord de l’implosion

Le choix d’un appartement standardisé – ce fameux 84 m² – n’est pas anodin : il symbolise la conquête d’un rêve immobilier, contrastée par la fragilité de vivre en communauté. Régie par Yeom Hye‑ran, la copropriété devient le théâtre d’un drame intime où chaque soupçon est une accusation capable de briser une vie. Kim Tae‑joon recrée cet espace commun comme une cage mentale, où l’architecture elle-même participe au malaise.

Un casting au diapason du malaise

Kang Ha‑neul apporte au protagoniste la tension d’un homme partagé entre fierté et désespoir. À ses côtés, Yeom Hye‑ran incarne la figure d’autorité autoritaire qui tente de maintenir l’ordre coûte que coûte, tandis que Seo Hyun‑woo, en méticuleux voisin, incarne la ligne entre suspicion et curiosité malsaine. Leur alchimie transforme ce métrage en danse collective autour d’un élément plus sourd que le plus assourdissant des bruits nocturnes.

 

En bref

84 m², film sud-coréen produit par Wall to Wall Productions et Netflix, sort le 18 juillet 2025. Avec ses 84 m², il offre un théâtre de l’angoisse domestique, une plongée dans le conflit de voisinage transformé en guerre silencieuse. Le casting et l’écriture tendue du réalisateur Kim Tae‑joon promettent une expérience hors du commun… dans un espace que l’on croyait trop banal pour être le théâtre d’une tragédie.