e 9 octobre, Netflix dégaine “Boots”, une série en huit épisodes qui ne cherche pas à enjoliver le rite de passage brutal qu’est l’armée américaine — surtout quand on y débarque dans le placard. Portée par Miles Heizer (aperçu dans 13 Reasons Why) et Vera Farmiga, la fiction tire son ADN d’un récit autobiographique : The Pink Marine, mémoires de Greg Cope White, ancien Marine gay enrôlé à une époque où son orientation sexuelle était tout simplement illégale dans les rangs.

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Mais ne cherchez pas ici un énième drame militaire larmoyant. “Boots” joue sur une autre corde, celle d’une comédie dramatique à la fois impertinente et rugueuse, qui explore le mal-être adolescent dans un cadre où tout pousse à l’effacement de soi.

Une armée de contradictions

Cameron Cope (Heizer) n’a ni boussole, ni plan de carrière. Il vit avec sa mère instable, Barbara (Farmiga), une femme à la fois caméléon et fuyante, dont les blessures personnelles sont transmises à son fils par ricochets. Un jour, Cameron décide de s’engager dans les Marines. Sur un coup de tête ? Pas seulement : c’est aussi une fuite, un aveu silencieux, une tentative de réinvention dans un monde plus dur que lui.

À ses côtés, Ray McAffey (Liam Oh), fils d’un Marine décoré, stéréotype vivant du soldat modèle. Sauf qu’ici, les stéréotypes s’effondrent. Ray aussi est perdu. Ray aussi doute. Et sous les ordres d’instructeurs plus ou moins brisés eux-mêmes — Max Parker en sergent Sullivan hanté par ses propres secrets —, les deux amis vont vite comprendre que l’armée n’est pas seulement un terrain d’entraînement physique, mais un champ de bataille identitaire.

Une galerie de visages en uniforme

“Boots” déroule une distribution solide et variée, qui reflète l’hétérogénéité réelle des recrues :

  • Cedrick Cooper en sergent McKinnon,

  • Ana Ayora en capitaine Fajardo,

  • Johnathan Nieves, Rico Paris, Angus O’Brien ou Dominic Goodman dans le reste du peloton.

Mention spéciale à Max Parker, qui incarne un militaire aguerri, décoré, mais fracturé intérieurement. Lui aussi traîne ses zones d’ombre. Et peut-être que Cameron n’est pas le seul à avoir quelque chose à cacher.

Une série retardée mais pas édulcorée

Le tournage de Boots a débuté en 2023 avant d’être interrompu par les grandes grèves hollywoodiennes. Il n’a repris qu’en mars 2024, pour une sortie finalement repoussée à l’automne 2025. Ironie de l’histoire, le projet est l’un des derniers portés par le producteur Norman Lear, légende de la télévision américaine, décédé en décembre 2023. La série porte donc en elle un poids symbolique : une dernière salve engagée, aux résonances politiques fortes dans un contexte américain où les questions d’identité, d’autorité et d’inclusion restent inflammables.

Un terrain miné, au propre comme au figuré

Située en 1990, à une époque où « Don’t Ask, Don’t Tell » n’existait même pas encore, Boots interroge une institution pensée pour écraser les différences. Peut-on devenir un homme dans un système qui vous nie ? Peut-on aimer dans un monde qui vous interdit de le dire ? Peut-on simplement exister, sans devenir invisible ?

La série ne cherche pas à répondre à tout. Mais elle le fait avec un mélange de sincérité et d’ironie, qui rappelle certaines productions HBO des années 2000 — sans jamais tomber dans le pathos ou l’idéalisme.

En résumé

  • Sortie Netflix : 9 octobre 2025

  • Créateur : Andy Parker, avec Jennifer Cecil au poste de showrunneuse

  • Inspirée de : The Pink Marine, mémoires de Greg Cope White

  • Thème : coming-of-age queer au sein des Marines

  • Tonalité : comédie dramatique acide et crue

  • Casting : Miles Heizer, Vera Farmiga, Liam Oh, Max Parker, Cedrick Cooper, Ana Ayora…