Sous les paillettes, la débrouille. Ce 31 octobre, Netflix dévoile Bad Influencer, une série sud-africaine où les likes deviennent monnaie d’échange et où la survie passe par la mise en scène. Entre satire du monde de l’influence, drame social et comédie de crime, cette création signée Kudi Maradzika (scénariste, réalisatrice et productrice née au Zimbabwe) s’annonce comme une plongée acide dans les contradictions d’une génération obsédée par le paraître.

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Une arnaque sous filtre

Le point de départ de Bad Influencer a tout d’une fable contemporaine : BK (Jo-Anne Reyneke), mère célibataire et contrefactrice de sacs de luxe, peine à joindre les deux bouts. Pour assurer un avenir à son fils atteint d’un handicap, elle s’associe à Pinky (Cindy Mahlangu), une influenceuse en quête de notoriété et de produits “Instagrammables”. Ensemble, elles lancent une boutique clandestine de sacs contrefaits, surfant sur les algorithmes et les apparences pour échapper à la faillite.

 

Mais l’économie du faux a ses maîtres. Leur petit commerce attire bientôt l’attention de Bra Alex (Vincent Mahlape) et Jobs “Flames” Jiyane (Hamilton Dlamini), figures du réseau criminel de Johannesburg. Entre mafia, police et pression sociale, BK et Pinky doivent apprendre à jouer des codes — du luxe comme du mensonge — pour ne pas se faire dévorer par leur propre stratagème.

Une production ambitieuse née du Realness Institute

Derrière cette série de sept épisodes se cache Gambit Films, studio déjà responsable de Blood & Water et Nommer 37. Bad Influencer est le premier projet issu de la collaboration entre Netflix et le Realness Institute’s Episodic Lab, un programme visant à soutenir les nouvelles voix africaines du scénario et de la réalisation.

Aux côtés de Kudi Maradzika, la réalisation est confiée à Keitumetse Qhali et Ari Kruger, tandis que Nosipho Ngoasheng-Dumisa (déjà aux commandes de Blood & Water) supervise la production. Parmi les producteurs exécutifs figurent également Bradley Joshua, Travis Taute, Benjamin Overmeyer et Daryne Joshua, garants d’une exigence visuelle et narrative fidèle au nouveau souffle du cinéma sud-africain.

Le casting réunit une distribution riche et intergénérationnelle :

Jo-Anne Reyneke, Cindy Mahlangu, Hamilton Dlamini, Thapelo Mokoena, Lerato Nxumalo, Aubrey Poo, Masasa Mbangeni, Zikhona Sodlaka, et Zozibini Tunzi, Miss Univers 2019, qui signe ici sa première apparition à l’écran.

À noter, les caméos de vraies influenceuses sud-africaines comme Mihlali Ndamase, Sarah Langa et Mohale Motaung, clin d’œil ironique à un milieu qui s’auto-observe en permanence.

Entre satire et réalisme social

Sous ses airs de série “légère”, Bad Influencer interroge la pression économique et psychologique d’une société où tout s’achète — jusqu’à la crédibilité. Les thématiques croisent la maternité, la dette, la corruption et la quête d’identité dans une ère façonnée par les réseaux. En miroir, la série révèle aussi une Afrique urbaine connectée, inventive, consciente de ses fractures mais pleine d’ironie sur ses contradictions.

Le timing, lui, n’a rien d’anodin : la sortie, prévue le 31 octobre, tombe à point pour un week-end d’Halloween où les masques tombent rarement pour de bon.