Certains misent sur la chance, d’autres sur la ruse. En 2012, un groupe d’employés de la loterie nationale mexicaine a franchi la ligne rouge : ils ont truqué un tirage du « Melate », le jeu le plus populaire du pays, diffusé en direct à la télévision. En superposant des images préenregistrées aux images réelles, ils ont réussi à faire croire à un tirage authentique… avant d’être démasqués quelques heures plus tard. Cette fraude inédite, aussi absurde que révélatrice, inspire aujourd’hui Le coup gagnant (Me late que sí en version originale), une nouvelle série Netflix attendue pour le 14 novembre 2025.

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Une arnaque devenue fiction sociale

Réalisée par Rodrigo Santos (Un extraño enemigo, Las muertas) et Federico Veiroj (La vida útil, Belmonte), la série revisite cette affaire réelle avec un ton à mi-chemin entre comédie noire et satire politique. On y suit José Luis Conejera (interprété par Alberto Guerra), un homme ordinaire persuadé d’avoir raté toutes les chances de sa vie. Fatigué de voir d’autres gagner là où il échoue, il élabore un plan aussi fou que précis : voler le jackpot du loto… en direct.

 

Autour de lui, une bande d’outsiders forme une alliance improbable : Mario (Jero Medina), Gilberto (Aldo Escalante), Lina (Majo Vargas) et Charly (Luis Alberti). Chacun apporte son savoir-faire – technique, social ou moralement discutable – dans une opération où la débrouille tient lieu de stratégie.

Entre satire et drame collectif

Derrière son humour grinçant, Le coup gagnant observe un Mexique en crise, où l’espoir et la corruption s’entremêlent. La série met en lumière les failles d’un système où l’illusion de la réussite remplace la justice sociale.

Les réalisateurs ne cherchent pas à glorifier leurs antihéros : ils les montrent tels qu’ils sont, à la fois pathétiques et humains, oscillant entre culpabilité et désir de revanche.

Le ton est résolument ironique : « J’ai passé ma vie à constater que la chance sourit à tout le monde sauf à moi », lâche Alberto Guerra dans la bande-annonce. Une phrase qui résume à elle seule l’absurdité d’une époque où l’arnaque devient parfois le dernier moyen de se sentir vivant.

Un casting solide pour un récit rythmé

La distribution, particulièrement soignée, réunit Ana Brenda Contreras, Christian Tappan, Andrés Almeida, Paloma Petra, Daniel Haddad, Jesusa Ochoa et Mercedes Hernández, tous familiers du cinéma et des séries latino-américaines.

La photographie signée Marc Bellver et Claudia Becerril joue sur les contrastes entre la grisaille des bureaux et les néons des studios télévisés, tandis que Luciana Solórzano à la direction artistique recrée l’ambiance survoltée des années 2010.

Quand la fiction répare la réalité

En reconstituant cette escroquerie d’un autre temps, Le coup gagnant n’exploite pas seulement le ressort du fait divers : elle s’intéresse à la mécanique du mensonge collectif, à la porosité entre spectacle et trahison.

C’est une série sur la frustration ordinaire, sur la manière dont la société transforme l’envie en faute, et le désespoir en comédie.

À retenir

  • Titre original : Me late que sí

  • Titre français : Le coup gagnant

  • Réalisation : Rodrigo Santos, Federico Veiroj

  • Avec : Alberto Guerra, Ana Brenda Contreras, Jero Medina, Majo Vargas, Luis Alberti…

  • Production : Sony Pictures Television / Netflix

  • Sortie mondiale : 14 novembre 2025

  • Genre : Comédie dramatique, satire sociale, inspirée de faits réels