Couic ! sur Netflix : la comédie animée pour adultes qui en a dans le pantalon

Dans le royaume aseptisé de l’animation, il est rare de croiser une œuvre qui ose conjuguer absurde, trivialité, tendresse et irrévérence dans un même élan canin. Couic ! (titre original : Fixed), réalisé par le légendaire Genndy Tartakovsky (Samurai Jack, Primal), surgit tel un chien fou dans le paysage des films animés pour adultes. Disponible dès le 13 août sur Netflix, ce long-métrage en 2D met en scène les dernières 24 heures de liberté d’un chien ordinaire, mais dont le destin s’apprête à basculer… sous le scalpel du vétérinaire.

Lire aussi : Ce que Netflix vous réserve comme nouveautés pour AOÛT 2025 (Agenda des sorties films et séries)

Un chien, ses bijoux… et une course contre la castration

Bull, un bâtard attachant et cabochard (doublé par Adam Devine), découvre avec horreur que ses maîtres ont pris une décision irrévocable : il sera castré au petit matin. Paniqué, il rassemble sa meute de copains de quartier — un boxeur stoïque (voix d’Idris Elba), un teckel accro aux réseaux sociaux (Fred Armisen), un glouton malchanceux (Bobby Moynihan) — pour une virée nocturne en forme de baroud d’honneur. Objectif : déclarer sa flamme à Honey, la chienne d’exposition du quartier (Kathryn Hahn), et vivre, une dernière fois, comme un mâle entier.

Mais la force de Couic ! ne réside pas seulement dans son pitch borderline. À travers le personnage de Bull, Tartakovsky injecte une vraie humanité — un mélange de bravade virile, de névroses attendrissantes et d’angoisse existentielle. L’enjeu ? Apprendre que ce qui fait un individu n’est pas suspendu entre ses pattes arrière.

Une animation old school pour une comédie crue

Visuellement, Couic ! tranche dans le paysage. Le style 2D assumé, hérité des grands classiques de Cartoon Network, contraste avec les textures lisses de la 3D contemporaine. Tartakovsky y voit un retour aux sources : “Je voulais quelque chose de caricatural, de très expressif. L’animation est un médium où le corps parle autant que le texte.”

Le ton, lui, pioche du côté des comédies cultes comme Dumb and Dumber, Young Frankenstein ou Bridesmaids. Humour physique, répliques grasses mais jamais gratuites, dynamique de groupe bien huilée… Couic ! se paie le luxe d’être à la fois absurde et touchant.

Un casting vocal hautement inflammable

Le film s’offre un casting cinq étoiles du côté américain :

• Adam Devine dans le rôle principal de Bull

• Kathryn Hahn en Honey, belle et rebelle

• Idris Elba en Rocco, le sage au cœur tendre

• Fred Armisen, Bobby Moynihan, Beck Bennett, Michelle Buteau complètent la meute

• Grey DeLisle (Nana) et River Gallo (Frankie) ajoutent une note de tendresse (et d’étrangeté)

Mention spéciale à Kathryn Hahn, qui a demandé à rendre son personnage “aussi indécent que les autres”. Résultat : une Honey à la langue bien pendue, .qui casse les codes habituels de la figure romantique féminine.

Couic ou comment rire de ce qu’on ne dit pas

Sous ses airs de cartoon potache, Couic ! dit des choses sur la masculinité, la peur de perdre ce qui nous définit, la résistance au changement, et la puissance de l’amitié virile. Tartakovsky ne propose pas seulement une course contre la montre testiculaire, mais une réflexion drôle et trash sur les injonctions à être “un vrai mâle”.

Et dans un paysage où l’animation adulte reste souvent cantonnée à la satire cynique, Couic ! offre une alternative burlesque, sincère et salement bien animée.

Informations pratiques