Elles étaient trois, armées de micro, de lames enchantées et de refrains trap électro. En vingt-quatre heures, elles ont détrôné les blockbusters, dépassé les thrillers suédois, et enflammé le top mondial de Netflix. K‑Pop Demon Hunters, dernier né de l’animation Sony, fusionne K‑Pop, folklore coréen et film d’action dans un geste aussi improbable qu’efficace. Résultat : la plateforme se retrouve avec un ovni classé n°1 dans plus de 26 pays, et des fans qui réclament déjà la suite. Entre indices laissés en suspens, cliffhanger frustrant et enthousiasme global, le terrain est plus que fertile.
Mais K‑Pop Demon Hunters est-il pensé comme un one shot ? Ou assiste-t-on à la naissance d’une franchise hybride, entre girl band surnaturel et univers narratif tentaculaire façon Spider‑Verse ? Éléments de réponse.
Une fin qui appelle la suite
Si le film se clôt par une victoire sur le démon Gwi‑Ma, rien n’est réellement refermé. Rumi, l’héroïne du trio, découvre ses origines démoniaques, tandis que la barrière Honmoon est endommagée. Jinu, idole disparue et leader des Saja Boys, opère un sacrifice que beaucoup pensent provisoire. Autant de fils narratifs laissés volontairement en suspens. Sur Reddit, les fans sont unanimes : “This can’t be it. There’s so much more to explore. Rumi’s heritage, Mira’s past, even Zoey deserves a full arc.”
Et les chiffres parlent d’eux-mêmes :
Classé n°1 sur Netflix dans 26 pays (dont la Corée, le Japon, les États‑Unis et le Brésil)
Présent dans le top 10 de 93 territoires
Bande-son écoutée plus de 10 millions de fois sur Spotify en une semaine
Ce que disent les créateurs
Côté production, aucun feu vert officiel n’a encore été donné, ni par Netflix, ni par Sony Pictures Animation. Mais en interview, la réalisatrice Maggie Kang s’est montrée évasive et curieusement optimiste :
“We had so much more story than we could tell in just one film.”
Même tonalité chez le coréalisateur Chris Appelhans, qui parle d’un “first chapter” conçu pour poser les bases d’un univers élargi. Le film aurait même évacué certains arcs secondaires pour ne pas dépasser les 100 minutes. En clair, le potentiel est là. Reste à voir si Netflix validera une suite, ou choisira une autre forme (mini-série, spin-off, préquel).
Une esthétique calibrée pour durer
Demon Hunters n’est pas seulement une expérience narrative. C’est une esthétique en soi. Chorégraphies explosives, direction artistique inspirée des MV K‑Pop, animation nerveuse et couleurs saturées. Le style visuel s’est nourri d’un mélange entre Spider‑Verse, Kill la Kill, et clips de Blackpink.
La musique, elle aussi, a dépassé son rôle fonctionnel. Produite par Teddy Park et d’autres pointures de la scène K‑Pop, la bande originale aligne des titres interprétés par des stars réelles comme Twice ou Itzy, brouillant encore plus les lignes entre animation et industrie musicale réelle.
Que pourrait raconter la suite ?
Les pistes ne manquent pas :
Les origines démoniaques de Rumi : sa mère humaine, son père démon… un arc narratif dense encore inexploré.
L’après-Honmoon : avec la barrière magique affaiblie, d’autres entités peuvent surgir dans le monde réel.
Jinu, mort ou manipulé ? Le twist final suggère une réécriture possible de son sacrifice.
Nouvelles teams ? Un élargissement de l’univers avec d’autres groupes d’idoles chasseuses est tout à fait envisageable.
Cross-over musical réel ? Les réalisateurs ont évoqué, en interview, la possibilité d’une collaboration future entre personnages animés et groupes K‑Pop existants.