Ceux qui croyaient les contes de fées immuables devraient prendre garde : Les 7 Ours les déstabilise. Produit par Folivari (à qui l’on doit Ernest & Célestine) et inspiré par les albums d’Émile Bravo, ce projet 3D en six épisodes — disponible dès aujourd’hui — tranche avec la routine enfantine.

Dès le teaser, le ton est donné : sept oursons maladroits s’invitent dans des récits classiques — Cendrillon, Blanche‑Neige, le Petit Chaperon rouge — pour mieux les chambouler. Ici, la fameuse pantoufle devient farce, les sorcières sont drôles, les héros transparents. Cette reconstitution ludique des contes retient l’attention, car il y souffle un vent de folie douce, jamais satisfait de suivre le modèle.

 

Une création franco‑internationale pensée avec soin

Portée par un parcours de quatre ans, la série repose d’abord sur une alliance solide : Guillaume Rio à la réalisation, Robert Vargas au showrunning, le regretté Reid Harrison (co‑scénariste Simpson) à la structure narrative, avec Émile Bravo lui-même à la bible graphique.

Les retours du Festival d’Annecy soulignent cette dualité dans ses mots : « drôle, tordu et tendre », un équilibre savamment dosé entre humour à plusieurs niveaux et tonalité sensible pour les plus jeunes .

Une animation 3D pleine de reliefs

Contrairement aux craintes liées à la 3D standardisée, Les 7 Ours conserve la vitalité des albums : textures saisissantes, décors aux lisières oniriques, gestes désordonnés, voire drôles (oui, les bottes pétaradantes le prouvent). L’univers anime l’étrange et le sensitif, avec une palette saturée et des arrière-plans psychédéliques — un univers plein de vie et d’à-côtés imprévus .

Qui est ce public visé ?

De prime abord, la série pourrait sembler fragmentée : trop absurde pour les tout-petits, trop narrativement libre pour les adolescents. Mais, au-delà des morceaux individuels, c’est une proposition « tranche‑âge » qui émoustille parents désabusés par les formats bec‑sucrés. Kids & Family, oui — mais aussi pour ceux qui veulent retrouver l’étrangeté des contes revisités. Les éclats de rire ponctués de questionnements ont fait mouche à Annecy/

Netflix Animation relance le pari européen

Programmé dans le cadre du renouvellement de la ligne animation Netflix, Les 7 Ours confirme une ambition marquée pour les formats européens originaux. Inscrit aux côtés d’autres projets comme Dr. Seuss’s Horton! ou In Your Dreams, le show renforce la place des créations franco‑belges dans le catalogue, soutenu par la taxe cinéma.

Infos pratiques 

ÉlémentCaractéristiques
TitreLes 7 Ours (7 Bears)
DiffusionNetflix, dès le 10 juillet 2025
FormatSérie animée 3D, 6 épisodes
CréateursRéal. : Guillaume Rio, Showrun : Robert Vargas
SourceAlbums Les Contes palpitants des 7 Ours Nains d’Émile Bravo
Prod./AnimationFolivari (Le Cube, Xilam)
Public viséDès 6 ans, mais aussi les adultes curieux

Il faut écouter l’écho que laisse Les 7 Ours. Longtemps attendue par les amateurs d’animation, sans faire de bruit, la série s’ouvre sur un terrain d’aberrations bienveillantes. Loin de se fondre, elle revendique sa différence — et ça change tout. Si l’animation européenne vrai‑décoiffe vous intéresse, cette mini-série mérite un carton rouge sur vos écrans cet été.