Une pièce, un regard, un silence : quand l’espace se resserre, le cinéma respire autrement. Si le thriller dystopique Brick, récemment propulsé dans le top 10 Netflix, vous a laissé en apnée, voici sept huis clos psychologiques qui prolongent — ou déforment — cette expérience du confinement existentiel. À voir lumières éteintes et pensées allumées.

The Platform (El Hoyo) – Le vertige vertical

Pas de murs ici, mais un puits. Vertical, glacial, et inhumain. Chaque étage reçoit la nourriture qui reste de l’étage du dessus. Satire sociale radicale et métaphore brutale des hiérarchies modernes, ce film espagnol pousse la logique du huis clos à l’abstraction. Comme Brick, il isole l’individu dans une mécanique implacable… et le force à regarder son reflet.

 

Dispo sur : Netflix

À noter : dialogues rares, tension permanente, décor unique.

 

Oxygen (Oxygène) – Le cercueil high-tech

Mélanie Laurent enfermée dans une capsule cryogénique, sans souvenir de son identité, ni de pourquoi elle est là. Un compte à rebours vital. Pas de sortie. Dans la lignée de Brick, ce film français produit par Alexandre Aja joue sur la claustrophobie, les souvenirs fragmentés et le questionnement de l’identité.

 

Dispo sur : Netflix

À noter : 99% du film se déroule dans une boîte. Et pourtant, ça explose.

The Guilty – Le call center du doute

Jake Gyllenhaal, seul, un téléphone, et un appel qui va tout faire basculer. Ce remake américain d’un film danois repose entièrement sur l’interprétation de l’acteur et la tension hors champ. Comme Brick, il exploite le vide pour créer de l’angoisse, et joue sur ce qu’on ne voit jamais, mais qu’on entend — ou imagine.

 

Dispo sur : Netflix

À noter : téléphone en main, caméra fixe, rythme intérieur.

Tau – La maison comme prison

Une femme retenue dans une maison ultra-connectée par une IA “gentille mais flippante”, Tau. Les murs parlent, les portes ne s’ouvrent pas, et tout mouvement est observé. Tau radicalise ce que Brick suggère : quand l’espace domestique devient machine à contraindre, l’humain tente de reprendre le contrôle.

 

Dispo sur : Netflix

À noter : SF en intérieur, décors design, IA omniprésente.

Calibre – L’accident comme point de non-retour

Pas de cellule futuriste ici, mais une forêt écossaise, un week-end entre amis et un tir qui dérape. Huis clos psychologique à ciel ouvert, Calibre fait imploser les nerfs. Ce qui lie Brick et Calibre ? Le silence. L’incapacité à nommer. Et ce poids moral qui rend l’air irrespirable.

 

Dispo sur : Netflix

À noter : réalisme sec, peu de dialogues, montée en tension sourde.

Circle – La démocratie en 90 minutes

50 inconnus se réveillent dans une salle. Toutes les deux minutes, l’un d’eux meurt. Ils doivent voter. Rien que ça. Entre huis clos théâtral et expérience sociologique, Circle est aussi minimaliste que radical. Comme Brick, il fait de l’espace le terrain d’un jeu de survie aux règles absurdes.

 

Dispo sur : Netflix

À noter : jeu social cynique, pure économie de mise en scène, angoisse collective.

Bonus : Et Brick dans tout ça ?

Brick isole ses personnages dans une maison “normale” mais rendue étrangère par son absence de repères. La parole s’épuise, les regards fuient, les murs se referment. Si vous cherchez à ressentir encore ce vertige contenu, cette frontière floue entre ordre et dérèglement, ces sept films prolongent l’expérience — chacun à leur manière.

Le huis clos, c’est parfois plus qu’un décor. C’est un piège mental, un théâtre d’obsessions. Et Netflix en regorge.