Depuis quelques années, les drames turcs s’imposent discrètement mais durablement dans le catalogue Netflix, tissant un lien particulier avec un public en quête de récits ancrés, sobres et intenses. Qu’il s’agisse du face-à-face psychanalytique feutré de Le Tailleur (Terzi), de la reconstruction spirituelle et féminine dans Le Chemin de l’olivier (Zeytin Ağacı), ou encore des tensions sociales de Asaf (Ethos), la Turquie a offert à la plateforme bien plus que des romances formatées : de véritables chroniques humaines où le poids du passé n’est jamais très loin.

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C’est dans ce sillage que s’inscrit L’Homme abandonné (Metruk Adam), nouvelle production originale turque attendue le 22 août 2025. Ce drame, centré sur un homme brisé par un sacrifice familial, creuse à nouveau cette veine introspective et sociale, chère à Netflix Turquie. Et si la douleur de Baran ne crie jamais, elle frappe avec justesse — comme une onde de choc silencieuse.

Un portrait brut : Baran, l’homme brisé

On découvre d’abord Baran, joué par Mert Ramazan Demir — déjà remarqué dans Yalı Çapkını et Şahmaran — un homme “au cœur brisé que même le temps ne parvient pas à réparer” . Sortant de prison pour un crime commis par son frère, qu’il a couvert pour protéger sa famille, Baran porte un fardeau moral qui l’étouffe depuis des années.

À sa sortie, Baran entend trouver une raison d’exister : ouvrir un atelier, renouer avec ses rêves. Mais la vie ne lui fait aucun cadeau. L’accident tragique qui frappe sa famille vient raviver ses blessures, jusqu’à ce que sa nièce Lidya, à la présence encore fragile, vienne fissurer cette carapace de douleur.

 

 

Ce n’est pas seule la douleur de Baran qui structure le drame, mais sa capacité à se battre pour Lidya et pour lui-même, cherchant à redonner un sens à sa vie. Chaque geste posé dans l’atelier, chaque sourire rendu à la petite fille, devient une pièce d’un puzzle fragile de renaissance.

Une mise en scène contenue, un scénario à double plume

Le film est réalisé par Çağrı Vila Lostuvalı, habitué aux récits profonds aux rythmes contenus. La direction artistique vise une sobriété sèche, sans surcharge dramatique, laissant place à la suggestion émotionnelle plus qu’à l’explication.

Le scénario est signé par Deniz Madanoğlu, connue pour son écriture aux accents littéraires, et Murat Uyurkulak, romancier reconnu pour sa plume mélancolique et politique. Ensemble, ils façonnent un récit intimiste sur la dette familiale, la culpabilité transférée, et les efforts que demande le simple fait de vouloir vivre.

La production est assurée par Onur Güvenatam (producteur de Le Chemin de l’olivier), sous la bannière de OGM Pictures, studio déjà derrière plusieurs grands succès dramatiques turcs récents.

Un casting discret mais solide

  • Mert Ramazan Demir (Baran) : Il incarne avec tension retenue ce personnage mutique, porteur d’un fardeau qui n’est pas le sien. Son travail corporel, son jeu de regard et sa lenteur sont au cœur du dispositif narratif.

  • Ada Erma (Lidya) : Une enfant lumineuse, qui devient, sans naïveté, un levier de transformation pour Baran. Une performance sobre mais essentielle.

  • Rahimcan Kapkap et Ercan Kesal viennent compléter la distribution 

À retenir

  • Titre : L’Homme abandonné (Metruk Adam)

  • Sortie : 22 août 2025, sur Netflix

  • Acteur principal : Mert Ramazan Demir (Baran) 

  • Thèmes : responsabilité familiale, résilience, reconstruction après un passé violent

  • Ton : drame réaliste et introspectif