Quand les salles se vident et que les algorithmes ralentissent, certaines sorties Netflix se faufilent entre les mailles. Août accueille cinq films singuliers : une satire animalière, un dilemme sentimental dans les couloirs d’Oxford, une jeunesse en vrille, un homme oublié sur une plage turque, et des retraités qui flirtent avec l’enquête criminelle.

1. My Oxford Year – Une année pour se trahir

Sortie : 1er août

Réalisé par Iain Morris

Adapté du roman d’Julia Whelan

À Oxford, entre taffetas académique et pubs humides, une jeune Américaine brillante (jouée par Sabrina Carpenter) est censée vivre une année d’étude. Mais son stage politique à Washington, ses ambitions, et une romance inattendue brouillent les lignes. Loin d’un énième teenage drama, My Oxford Year déploie une réflexion douce-amère sur les renoncements qui façonnent une vie. Le film jongle avec les illusions méritocratiques, les stéréotypes transatlantiques et le poids des deuils tus.

 

Bonus : Le livre dont il est issu avait rencontré un fort succès sur BookTok, pour son mélange de comédie romantique et de mélancolie existentielle.

2. Couic ! (Fixed) – Un chien dans le jeu de l’Amérique

Sortie : 8 août

️ Réalisé par Genndy Tartakovsky

️ Doublage original : Adam Devine, Idris Elba, Kathryn Hahn

Une comédie animée classée R (interdit aux enfants) sur un chien qui découvre qu’il sera castré le lendemain matin. Il décide alors de vivre toutes ses “expériences” avant l’opération. L’humour est aussi gras que le pitch le laisse entendre, mais le trait est acéré : Couic ! fonctionne comme une satire sexuelle et sociale déguisée en farce canine.

 

L’animation, signée Tartakovsky (Hotel Transylvania), joue sur l’expressivité animale et les ruptures de ton. L’absurde y croise des thématiques inattendues : consentement, pulsions, fin de l’innocence.

3. The Night Always Comes – Chronique d’un effondrement

Sortie : 15 août

Réalisé par Benjamin Caron (Andor)

D’après le roman de Willy Vlautin

Portland, Oregon. Lynette, trente ans, enchaîne les petits boulots et tente désespérément d’acheter la maison qu’elle occupe avec sa mère. Mais tout – les banques, la précarité, la ville elle-même – semble conspirer contre elle. The Night Always Comes est un drame social resserré, presque en temps réel, porté par Margaret Qualley.

 

Le film évite la caricature misérabiliste et privilégie une tension sèche, quasi documentaire. L’Amérique post-crise y est montrée sans vernis, entre gentrification vorace et rêves qui s’évaporent. Un projet soutenu par A24, racheté par Netflix pour sa diffusion internationale.

4. L’homme abandonné (Metruk Adam) – Drame turc

Sortie : 22 août

Réalisé par Çağrı Vila Lostuvalı

Origine : Turquie

Un récit de culpabilité héritée et de réparation silencieuse. À sa sortie de prison, Baran porte encore le poids du crime commis par son frère, que sa famille l’a poussé à endosser. Il tente de reprendre pied dans une vie qu’on lui a confisquée, entre un modeste atelier à construire et une relation fragile avec sa nièce Lidya, seule lumière dans ce quotidien miné. Mais les traumatismes familiaux ont la peau dure, et le chemin vers la paix intérieure se fait par l’âpre reconquête de soi.

 

Réalisé par Çağrı Vila Lostuvalı, le film adopte une mise en scène épurée et tendue, refusant l’esbroufe pour mieux laisser résonner les silences. Le scénario, signé par Deniz Madanoğlu et Murat Uyurkulak, aborde frontalement les tensions sociales et intimes, dans un ton littéraire où la dette morale devient matière dramatique. Produit par Onur Güvenatam (Le Chemin de l’olivier), L’homme abandonné prolonge l’élan du nouveau drame turc sur Netflix : lent, rigoureux, obstinément humain

5. Le Murder Club du jeudi – L’humour noir à l’heure du thé

Sortie : 30 août

Adapté du roman de Richard Osman

Réalisé par Chris Columbus

Avec Helen Mirren, Pierce Brosnan, Ben Kingsley, Naomi Ackie

Dans une maison de retraite anglaise, quatre septuagénaires se réunissent chaque jeudi pour élucider d’anciens meurtres. Jusqu’au jour où un crime bien réel secoue leur paisible établissement. Le Murder Club du jeudi est un whodunit à l’anglaise, sarcastique et généreux, qui fait se croiser Knives Out et Miss Marple.

 

L’adaptation Netflix mise sur un casting de prestige et une mise en scène enlevée. La vieillesse y est tout sauf passive, et l’humour fait le lien entre nostalgie et clairvoyance. À noter : le roman a été l’un des best-sellers les plus traduits de la décennie.