C’est un film que certains avaient oublié dans la soute de leur mémoire, et qui revient cette semaine sur Netflix France sans tapage. Flight Plan, thriller paranoïaque sorti en 2005 et porté par Jodie Foster, s’invite à nouveau dans le top des recommandations de la plateforme. L’occasion de redécouvrir un suspense aérien construit sur le doute, le deuil et une réalité instable à l’altitude de croisière.

Une disparition en plein vol, une mère face à l’incrédulité

Kyle Pratt embarque avec sa fille Julia sur un vol Berlin–New York pour rapatrier le corps de son mari décédé. Ingénieure en aéronautique, elle connaît chaque recoin de l’appareil — un avion de ligne fictif, l’Elgin E-474, inspiré de l’A380. Mais une fois endormie à bord, Kyle se réveille seule. Sa fille n’est plus là. Et selon l’équipage, elle n’a jamais existé.

Commence alors une descente progressive dans l’incompréhension collective. Aucun passager ne se souvient d’avoir vu l’enfant. Les papiers manquent. Le plan de vol ne mentionne pas son nom. Kyle insiste, s’énerve, perd en crédibilité. Face à elle, un commandant placide (Sean Bean), un marshal de l’air ambigu (Peter Sarsgaard), et des hôtesses qui la regardent avec compassion — ou suspicion.

 

Le complot, l’isolement, et les couloirs d’un avion-labyrinthe

Sous ses airs de thriller classique, Flight Plan exploite un ressort simple mais efficace : et si le personnage principal se trompait ? Ou pire : inventait tout ? Foster incarne cette tension avec justesse, naviguant entre lucidité désespérée et crise psychotique apparente.

Mais le film, sans trop jouer sur l’ambiguïté, opère rapidement un virage. La disparition est bien réelle, et derrière elle se cache une opération millimétrée impliquant un agent de bord et un membre de la sécurité. Le cercueil du mari transportait plus qu’un cadavre : des explosifs. Une tentative de rançon. Et un projet d’attentat parfaitement chorégraphié… jusqu’à ce que Kyle le sabote, dans tous les sens du terme.

Thriller sous pression, film de studio sous contrôle

Réalisé par Robert Schwentke, Flight Plan appartient à une époque où les thrillers de studio s’autorisaient encore un certain classicisme formel. Un décor unique, une montée en tension linéaire, et un twist final attendu mais bien huilé.  

Le huis clos aérien, pensé comme un labyrinthe étouffant, fonctionne notamment grâce à la direction photo de Florian Ballhaus (fils du chef opérateur fétiche de Fassbinder). Les tons bleutés, les couloirs métalliques, les reflets dans les hublots : tout contribue à perdre la protagoniste — et le spectateur — dans une atmosphère incertaine.

 

Ce qu’il reste, vingt ans plus tard

À sa sortie, Flight Plan a divisé. Certains y ont vu un divertissement efficace, d’autres un scénario paresseux sauvé par la performance solide de Jodie Foster, comme souvent. Le film a récolté plusieurs nominations (Saturn Awards, Teen Choice, Jupiter) et des récompenses pour sa bande-son (James Horner) et son mixage.

Presque vingt ans plus tard, le revoir aujourd’hui sur Netflix, c’est mesurer à quel point le genre a évolué — mais aussi constater que certaines formules n’ont pas pris une ride. Un avion, une mère, un doute, une traque : parfois, il n’en faut pas plus pour retenir l’attention.

Fiche rapide

  • Titre : Flight Plan

  • Réalisateur : Robert Schwentke

  • Durée : 1h 38 minutes

  • Avec : Jodie Foster, Peter Sarsgaard, Sean Bean, Kate Beahan

  • Sortie initiale : 2005

  • Ajout Netflix France :Le 28 juillet 2025

  • Genre : thriller psychologique, huis clos aérien

  • Disponible sur : Netflix France