Il y a des films qui reviennent nous percuter non pas par leur ampleur spectaculaire, mais par la façon dont ils racontent un effondrement à hauteur d’être humain. The End We Start From, porté par Jodie Comer, fait partie de ceux-là. Après un passage remarqué dans les festivals et une sortie en salles saluée par la critique, le film de Mahalia Belo débarque sur Netflix le mercredi 19 novembre, offrant une nouvelle visibilité à une œuvre qui scrute le chaos contemporain à travers le regard d’une mère et d’un nouveau-né.
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Le récit n’annonce pas la fin du monde avec fracas : il commence dans le silence lourd des catastrophes qui s’installent lentement. Des pluies interminables, Londres inondée, les routes englouties. Au milieu, une femme donne la vie, au moment même où la civilisation perd pied. C’est cette tension entre effondrement extérieur et bouleversement intérieur qui dessine l’ossature du film.
Un survival dépouillé, centré sur la trajectoire d’une mère
Adapté du roman de Megan Hunter (2017) par la scénariste Alice Birch, The End We Start From suit une femme — simplement nommée Woman — contrainte de fuir avec son enfant lorsque le Royaume-Uni se retrouve submergé par une catastrophe écologique. La montée des eaux n’est pas qu’un décor : elle structure le parcours du couple, de leur départ de Londres jusqu’aux abris de fortune, aux séparations forcées, aux déracinements successifs.
Sur ce chemin, le film observe la manière dont les crises collectives fracturent les liens, les rôles et les certitudes. Les pertes s’accumulent — humaines, matérielles, symboliques — et c’est cette lente déflagration émotionnelle que Jodie Comer porte avec une justesse largement soulignée par la presse internationale.
Une distribution solide : Comer, Waterston, Strong, Cumberbatch
Autour de Comer, le film réunit :
Joel Fry, dans le rôle du père, témoin d’une spirale psychologique qui l’écrase,
Katherine Waterston, dans le rôle d’une autre mère rencontrée sur la route,
Mark Strong, figure marquée par le deuil et l’effondrement,
Benedict Cumberbatch, mystérieux voyageur cité simplement comme AB.
Cumberbatch ne se contente pas d’apparaître à l’écran : c’est aussi sa société, SunnyMarch, qui a acquis les droits du roman dès 2017 et produit le film.
Un travail formel cohérent avec le sujet
Le film a également été remarqué pour son approche visuelle signée Suzie Lavelle, qui conjugue proximité physique et décors submergés. Les images sont dépouillées, resserrées, mais jamais naturalistes : elles traduisent l’expérience d’une mère qui tente de tenir debout dans un paysage qui se dissout.
Le travail des costumes de PC Williams, pensé pour suivre la dégradation matérielle de ce monde en crise, contribue aussi à cette impression d’un effondrement continu, sans effets ostentatoires.
Un accueil critique solide
À sa sortie, The End We Start From a reçu des critiques majoritairement positives, porté par l’interprétation de Comer.
89 % de critiques positives sur Rotten Tomatoes,
65/100 sur Metacritic,
Et surtout, neuf nominations aux British Independent Film Awards 2023, dont :
Meilleure performance principale pour Jodie Comer,
Meilleure performance secondaire pour Katherine Waterston,
Meilleure photographie (Suzie Lavelle),
Meilleurs costumes (PC Williams).
Ces nominations confirment ce que le film porte en lui : une réflexion sur la fragilité d’un pays, d’un système, d’une cellule familiale — mais surtout sur la manière dont on recommence lorsque tout s’effondre.
Un film à redécouvrir sur Netflix
Avec son arrivée le 19 novembre, The End We Start From rejoint la liste des films récents qui trouvent une seconde vie sur plateforme. Son propos résonne d’autant plus fortement aujourd’hui que la question de l’adaptation — individuelle, collective, écologique — s’impose comme un récit global.





