Il y a des films dont l’arrivée sur une plateforme relance immédiatement une conversation, et I.S.S., diffusé en salles début 2024, fait partie de ceux-là. Son dispositif est simple : un groupe d’astronautes américains et un groupe de cosmonautes russes partagent le même espace confiné, l’ISS, au moment où une guerre éclate sur Terre.
Lire aussi : Ce que Netflix vous réserve comme nouveautés pour décembre (Agenda des films et séries 2025)
À partir du 19 novembre, les abonnés à Netflix pourront redécouvrir ce thriller spatial signé Gabriela Cowperthwaite, construit autour d’un scénario qui scrute ce que la peur, l’incertitude et la loyauté produisent lorsqu’il n’existe plus aucun point d’ancrage au sol.
Un conflit mondial vu depuis le point le plus isolé de la planète
Le film, écrit par Nick Shafir, repose sur une idée claire : montrer comment des scientifiques sélectionnés pour leur sang-froid basculent dans une logique de survie lorsque leurs États respectifs leur transmettent un ordre irréconciliable.
À bord, les Américains (Ariana DeBose, Chris Messina, John Gallagher Jr.) et les Russes (Masha Mashkova, Costa Ronin, Pilou Asbæk) cohabitent sans tension majeure. Jusqu’au moment où Kira Foster (DeBose) voit la surface des États-Unis s’illuminer sous les explosions nucléaires.
Les communications se coupent, mais un message codé atteint tout de même la station : le gouvernement américain exige la prise de contrôle de l’ISS “par tous les moyens nécessaires”. Le sous-texte laisse peu de doutes : les cosmonautes ont probablement reçu l’ordre inverse. À partir de là, le film déroule un affrontement psychologique où chacun tente d’évaluer si l’autre agit par devoir, par peur ou par désinformation.
Un thriller spatial construit comme une mécanique fermée
Cowperthwaite filme l’ISS comme un labyrinthe flottant. Le décor reproduit fidèlement les modules, les sas, les couloirs étroits et les zones d’expérimentation. Le récit évolue rapidement vers un huis clos tendu où :
l’assassinat d’un commandant américain provoque une rupture brutale ;
les alliances se recomposent autour d’enjeux scientifiques (un potentiel traitement contre les radiations) ;
la station elle-même devient un instrument de menace, incapable de maintenir son orbite si les réparations ne sont pas assurées ;
la survie dépend autant de l’ingénierie que de la maîtrise des émotions.
Le dernier acte oppose Kira et Christian dans une lutte où la distorsion de l’information devient un personnage à part entière. Les gouvernements continuent d’envoyer des messages auxquels plus personne ne répond. La station dérive, littéralement et moralement.
Sur Netflix, I.S.S. s’inscrit dans une ligne éditoriale qui valorise les thrillers confinés, les récits post-catastrophe et les films à tension progressive. Le dispositif spatial, beaucoup plus rare que les fictions terrestres du même genre, pourrait lui offrir une seconde vie dans le Top 10.
Sa structure concise (1h36), son casting identifiable et son thème — la défiance entre blocs rivaux, la fragilité des communications, la survie dans un espace clos — en font un film susceptible d’être redécouvert par un public large.





