En à peine une semaine, elle s’est hissée à la 7ᵉ place du top 10 des contenus les plus regardés sur Netflix en France. Et ce n’est pas un hasard : Angi : Crime et faux-semblants ne ressemble à aucun autre documentaire criminel disponible actuellement sur la plateforme. À travers deux épisodes denses, cette production espagnole rouvre les cicatrices d’une double affaire judiciaire que l’Espagne n’a jamais vraiment su refermer.

Une styliste assassinée, une veuve suspecte : l’affaire Ana Páez

Février 2008. Le corps d’Ana Páez, styliste barcelonaise de 35 ans, est découvert sans vie dans un appartement loué pour un week-end. Mise en scène dérangeante : un sac plastique sur la tête, aucun signe d’effraction, et une mise en scène qui laisse d’abord croire à un accident sexuel. Mais très vite, les enquêteurs s’orientent vers María Ángeles Molina, surnommée Angi. Une connaissance de la victime. Trop présente. Trop affable. Trop visible dans la presse locale au lendemain du drame.

Derrière ce premier meurtre suspect se dessine peu à peu un profil qui dépasse la simple figure de la manipulatrice. La série soulève, dès les premières minutes, un jeu de faux-semblants digne d’un thriller judiciaire, sauf qu’ici, tout est réel.

Le fantôme du mari mort en 1996

Ce qui trouble davantage, c’est le retour d’un dossier que tout le monde pensait clos : la mort du mari d’Angi, Juan Antonio Álvarez Litben, survenue en 1996. À l’époque, les causes naturelles sont évoquées. Mais après sa condamnation pour l’assassinat d’Ana Páez, les autorités s’interrogent à nouveau. Le documentaire remet en lumière les incohérences : la précipitation de la crémation, des documents notariaux réécrits à la hâte, et des proches qui évoquent désormais des doutes étouffés par le temps.

Un même nom, deux morts suspectes. Et au centre, une femme à l’identité morcelée.

Réalisée par Carlos Agulló (Les bandes de Rosa Peral, Le Défi : 11M), la série évite les ressorts sensationnalistes. Le réalisateur a passé plus d’un an à éplucher les archives judiciaires (plus de 2 000 pages), croiser les récits, interroger avocats, policiers, journalistes et proches des victimes. Ce n’est pas un documentaire à rebondissements : c’est une déconstruction patiente, où chaque vérité n’est que temporaire.

 

 

 

À retenir

  • Titre original : Angi: Crimen y Mentiras

  • Pays : Espagne

  • Diffusion Netflix France : 25 juillet 2025

  • Format : 2 épisodes

  • Réalisateur : Carlos Agulló

  • Production : Brutal Media

  • Actuellement classée 7ᵉ dans le top 10 Netflix France