Il y a des visages qui marquent une époque, et Mae Martin en fait partie. Depuis quelques années, iel s’impose comme une figure singulière du paysage télévisuel, brouillant volontairement les frontières entre comédie et drame, fiction et expérience vécue. Avec Indociles (Wayward en version originale), minisérie canadienne mise en ligne sur Netflix le jeudi 25 septembre, Martin ne se contente pas d’incarner un rôle : iel signe aussi la co-création et la production exécutive de ce récit noir sur l’industrie des « ados troublés ».

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De Toronto à la scène internationale

Né·e le 2 mai 1987 à Toronto, Mae Martin grandit dans un environnement artistique : son père, James Chatto, fut enfant acteur dans Sa Majesté des mouches (1963). Très tôt, Martin se tourne vers la scène comique et intègre la troupe The Young and the Useless. À seulement 16 ans, iel décroche une nomination au Tim Sims Encouragement Fund Award, devenant la plus jeune personnalité distinguée par ce prix.

 
 
 
 
 
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Après des débuts prometteurs au Canada, Martin s’installe en 2011 au Royaume-Uni, où iel multiplie spectacles et passages télévisés ou radiophoniques, dont la série Mae Martin’s Guide to 21st Century Sexuality sur BBC Radio 4. L’humour, souvent traversé de références à ses propres luttes – notamment avec la dépendance – devient son terrain d’expression privilégié.

Feel Good, le tournant

C’est en 2020 que Martin franchit un cap décisif avec Feel Good, série qu’iel co-écrit et interprète pour Channel 4 et Netflix. Semi-autobiographique, ce récit d’amour queer et d’addiction lui vaut une reconnaissance internationale, tout en confirmant sa capacité à conjuguer humour mordant et gravité.

Indociles, un projet d’auteur·ice

Avec Indociles, Martin poursuit cette démarche hybride. Iel y incarne Alex Dempsey, un rôle au cœur d’une intrigue qui démonte les façades lisses d’une petite ville canadienne et interroge le système des centres pour jeunes en difficulté. La série, tournée en Ontario et produite par Sphère Média avec le concours de Netflix, s’ancre dans un réalisme local tout en revendiquant une ambition mondiale. Autour de Martin, un casting solide : Sarah Gadon, Alyvia Alyn Lind, Brandon Jay McLaren et Toni Collette.

Une trajectoire artistique cohérente

Au-delà de Feel Good et Indociles, Martin a multiplié les expériences : stand-up (Mae Martin: Us), podcasts (GrownUpLand), séries (Outsiders, Uncle), ou encore la collection Comedians of the World sur Netflix. Dans chacun de ces projets, une constante : aborder des sujets intimes (sexualité, identité, dépendance) avec un mélange d’humour et de lucidité.

Identité et engagement

Ouvertement bisexuel·le et non binaire, Martin utilise les pronoms neutres et s’affirme comme une figure importante de la représentation LGBTQ+ dans les médias. Son parcours personnel – marqué aussi par des périodes de dépendance – nourrit son écriture et sa manière de penser la fiction.