Trois saisons, trente épisodes et une relecture délirante de l’Histoire : The Great débarque enfin sur Netflix en novembre, avec Elle Fanning dans le rôle d’une Catherine II aussi brillante que féroce. Créée par Tony McNamara, le scénariste de La Favorite, cette série mêle satire politique et humour noir pour revisiter l’ascension d’une jeune femme propulsée au sommet d’un empire rongé par l’absurdité du pouvoir.

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Une Catherine II pop et impitoyable

Oubliez les manuels d’histoire. Ici, Catherine la Grande n’est pas une figure figée mais une jeune idéaliste étrangère, plongée dans une cour russe où le raffinement côtoie la cruauté la plus crue.

Interprétée par Elle Fanning, Catherine évolue de naïve princesse à stratège redoutable, tandis que Nicholas Hoult campe un Pierre III grotesque, narcissique et imprévisible — un monarque plus proche d’un enfant capricieux que d’un empereur.

 

La série tire parti de son anachronisme revendiqué : dialogues modernes, musique décalée, libertés historiques assumées. McNamara revendique une « vérité émotionnelle » plutôt qu’une reconstitution académique. Résultat : The Great transforme la Russie impériale en théâtre de pouvoir, d’orgueil et de désir — une farce sanglante où les couronnes sont aussi légères que les têtes qui tombent.

Le faste au service de la satire

Tournée entre l’Angleterre et l’Italie, la série déploie un univers visuel luxuriant, entre décors dorés et cynisme baroque. Le contraste entre la splendeur de la mise en scène et la trivialité des comportements renforce le ton de la satire : tout, dans cette cour, semble faux, du faste des repas aux alliances politiques.

Les costumes signés Holly Waddington (déjà saluée pour The Favourite) ajoutent une dimension presque théâtrale au récit, tandis que la musique de Nathan Barr soutient ce mélange d’ironie et de tension.

Du rire à la cruauté : une comédie du pouvoir

Ce qui rend The Great si singulière, c’est sa capacité à passer du rire à la brutalité sans jamais perdre son équilibre. La série aborde les thèmes du pouvoir, de l’émancipation féminine et de la manipulation politique avec un humour corrosif.

Sous ses airs de comédie de cour, elle expose un système dominé par la peur, la religion et la bêtise institutionnalisée — une Russie du XVIIIᵉ siècle qui résonne étrangement avec notre époque.

Nicholas Hoult offre à son personnage de Pierre III une dimension absurde et inquiétante : entre tyrannie et puérilité, il devient le miroir déformant d’une autorité qui ne comprend plus le monde qu’elle dirige.

Une série culte avant même sa fin

Diffusée entre 2020 et 2023 sur Hulu, The Great a connu un succès critique constant :

  • 88 % sur Rotten Tomatoes,

  • 3 nominations aux Golden Globes, dont celles d’Elle Fanning et Nicholas Hoult,

  • et une reconnaissance unanime pour sa liberté de ton et son audace visuelle.

Annulée après trois saisons, la série trouve aujourd’hui une nouvelle vie sur Netflix, qui en propose l’intégrale. Un choix stratégique qui permettra à un public plus large de (re)découvrir cette fresque à la fois drôle, cruelle et brillante.

Une réinvention de l’Histoire par la dérision

Avec The Great, Tony McNamara poursuit sa réflexion entamée avec La Favorite : l’Histoire comme miroir de nos contradictions. Catherine II y incarne autant la soif de pouvoir que le désenchantement du progrès.

Entre satire et tragédie politique, la série oppose le cynisme d’un monde ancien à la rage de créer un monde nouveau — quitte à le faire en riant.

Informations clés

  • Titre original : The Great

  • Créé par : Tony McNamara

  • Avec : Elle Fanning, Nicholas Hoult, Phoebe Fox, Sacha Dhawan

  • Pays : États-Unis

  • Genre : Comédie dramatique, satire historique

  • Nombre d’épisodes : 30 (3 saisons)

  • Sortie sur Netflix : le 14 novembre 2025