Sur une plage où le sable scintille et où le vent trace des arabesques dans les dunes, deux peuples cohabitent sans se parler. Les uns ont une étoile sur le ventre, les autres non. Ces marques, aussi dérisoires qu’un grain de sable, deviennent un signe de hiérarchie. C’est là que commence The Sneetches, adaptation animée du célèbre conte de Dr. Seuss, qui arrive sur Netflix le 3 novembre 2025.

Lire aussi : Ce que Netflix vous réserve comme nouveautés pour novembre (Agenda des films et séries 2025)

Ce nouveau film de 45 minutes, produit par Brown Bag Films et Netflix, s’inscrit dans l’univers Seuss que la plateforme déploie cet automne — après Horton! et avant Thidwick the Big-Hearted Moose. Sous la direction de Bronagh O’Hanlon, le scénario reprend la fable originelle de 1961 pour la traduire en animation 3D, tout en conservant l’humour absurde et le rythme poétique qui font la singularité de son auteur.

Deux Sneetches, une amitié impossible

Dans ce récit, deux jeunes Sneetches — Stella, à ventre étoilé, et Pearl, à ventre “enluné” — franchissent la barrière que leurs communautés ont érigée. Leur rencontre, d’une simplicité désarmante, fissure un ordre social figé. Le monde de Seuss s’illumine toujours par contraste : la douceur d’un geste contre la dureté des préjugés, la naïveté enfantine face aux absurdités adultes.

 

À travers ces personnages, The Sneetches rappelle que les différences visibles ne sont souvent que des prétextes inventés pour justifier la distance. Le message, vieux de plus de soixante ans, retrouve aujourd’hui une résonance nouvelle : celle d’un appel à l’empathie plutôt qu’à la conformité.

Une adaptation fidèle à l’esprit de Seuss

Cette version Netflix ne cherche pas la surenchère visuelle ; elle joue au contraire sur la fluidité, la couleur et la musicalité du verbe. La musique composée par Gregory Nicolett, accompagnée des chansons de Rob Cantor, crée un pont entre la comédie musicale miniature et la parabole universelle.

Les voix d’Amari McCoy (Stella), Sophie Petersen (Pearl) et Christopher Fitzgerald (Pelican) donnent au film un ton tendre et feutré, fidèle à l’imaginaire poétique du Dr. Seuss. Chaque intonation semble dessinée pour accompagner la fantaisie visuelle de Brown Bag Films, dont l’animation conserve le charme imparfait des traits d’enfance.

Une morale simple, un regard universel

Netflix et Dr. Seuss Enterprises poursuivent ici une ambition claire : réintroduire les grandes fables morales du XXᵉ siècle dans un paysage culturel saturé de récits spectaculaires. Mais The Sneetches se distingue par sa pudeur : aucune leçon assénée, juste une amitié qui dérange l’ordre établi.

Les symboles de distinction — étoiles, lunes, signes arbitraires — se dissolvent à mesure que la solidarité prend forme. Ce n’est pas un manifeste, mais une conversation douce entre deux voix différentes qui finissent par chanter ensemble.

En conclusion

À l’heure où les programmes jeunesse alternent entre moralisation et hyperactivité, The Sneetches choisit la simplicité et la lumière. Un conte sur la tolérance, la curiosité et la rencontre, à découvrir sur Netflix le 3 novembre. Sur cette plage imaginaire où les différences se fondent dans le sable, Dr. Seuss nous rappelle qu’avant d’avoir une étoile ou une lune, nous partageons tous la même histoire.