Tout commence avec un jeune homme qui gare des voitures. En 2002, Iván Márquez vivote dans le quartier populaire de Vallecas, à Madrid. L’euro vient de remplacer la peseta, les billets changent, mais certains circuits d’argent, eux, restent opaques. Dans El Correo (Le Courrier), disponible sur Netflix le 19 août, Daniel Calparsoro signe un thriller social traversé d’ironie noire, inspiré de faits réels et porté par Arón Piper, loin de son image de lycéen dans Élite.
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Une valise, deux continents, des milliards sous silence
L’intrigue suit Iván, un jeune sans perspectives, qui bascule dans le rôle de coursier pour une organisation de blanchiment d’argent opérant entre l’Espagne, la Belgique et la Suisse. À travers son ascension dans l’ombre — de chauffeur à porteur de valises pleines de cash — El Correo explore un monde où l’argent sale circule mieux que l’air. Derrière les mallettes et les billets, une toile internationale : comptes numérotés, deals de diamants, paradis fiscaux.
Thriller à échelle humaine
Le film tire sa tension non pas d’une course-poursuite classique, mais d’une mécanique administrative bien huilée, celle du blanchiment organisé. Iván devient un rouage entre clubs de golf, banques privées et complices aux visages lisses. L’arrivée à l’écran de Hervé Falciani, dans son propre rôle, vient souligner le lien direct entre cette fiction et le SwissLeaks, scandale majeur de fraude fiscale qui a ébranlé l’Europe dans les années 2010.
Une distribution qui navigue entre les registres
Aux côtés d’Arón Piper, intense dans son rôle d’antihéros sans boussole, on retrouve Luis Tosar en mentor douteux, María Pedraza en présence lumineuse mais ambiguë, et Luis Zahera, fidèle à son registre de tension larvée. Tous évoluent dans un Madrid post-franquiste où les nouvelles élites apprennent à dissimuler mieux que leurs prédécesseurs.
El Correo n’est pas seulement une fiction. Il interroge une époque où les petits exécutants portent les valises et les grands noms restent hors champ. Reste à savoir si, comme le dit Hervé Falciani, “le vrai pouvoir aujourd’hui, c’est l’accès à l’information”. Et qui choisit ce qu’on en fait.
FAQ — El Correo sur Netflix
Quand sort El Correo sur Netflix ?
Le film sera disponible sur Netflix à partir du 19 août 2025, dans l’ensemble des territoires où la plateforme est diffusée.
El Correo, c’est quoi exactement ?
C’est un thriller dramatique et satirique espagnol réalisé par Daniel Calparsoro, inspiré de faits réels liés aux grands réseaux de blanchiment d’argent européens du début des années 2000. Il suit la trajectoire d’Iván Márquez, un jeune Madrilène embarqué malgré lui dans une mécanique financière souterraine.
Qui joue dans le film ?
Arón Piper (Élite) dans le rôle d’Iván Márquez
Luis Tosar (Celda 211, Quien a hierro mata)
María Pedraza (Élite, Toy Boy)
Luis Zahera (Entrevías)
José Manuel Poga, Laura Sépul, Geert Van Rampelberg
Hervé Falciani, célèbre lanceur d’alerte, y joue son propre rôle
Le film est-il basé sur une histoire vraie ?
Oui, El Correo s’inspire d’événements réels. Le personnage d’Iván est fictif, mais les circuits décrits et les ramifications internationales sont étroitement liés au scandale SwissLeaks, révélé en 2008 par Hervé Falciani, ancien employé de HSBC à Genève.
Qu’est-ce que la « Liste Falciani » ?
Il s’agit d’une base de données contenant les noms de plus de 130 000 personnes physiques et morales impliquées dans l’évasion fiscale via la filiale suisse de HSBC. Ce fichier, transmis à de nombreuses autorités fiscales en Europe, a servi de base à des enquêtes dans plus de 200 pays.
️ Hervé Falciani est-il impliqué dans le film ?
Oui. Il y apparaît en tant que lui-même, pour expliquer le fonctionnement des mécanismes de blanchiment d’argent, et ancrer le récit dans des réalités concrètes. Son intervention agit comme une balise documentaire au cœur d’un récit fictionnel.
⚖️ Le film a-t-il une portée politique ?
Indirectement, oui. En montrant l’imbrication entre finance, pouvoir et inaction institutionnelle, El Correo met en lumière l’impunité systémique liée à l’évasion fiscale — et ses conséquences sociales, comme l’endettement public ou les coupes budgétaires.
Le système décrit dans le film existe-t-il encore aujourd’hui ?
Selon Falciani lui-même, oui. Il déclare dans les médias que les pratiques décrites dans le film “continuent d’exister” et qu’elles sont “tolérées au sein même de l’Union européenne”.