À l’aube d’Halloween, alors que les citrouilles gagnent les étals et que les ombres s’allongent, Netflix aiguise ses griffes. Un marathon « frisson » se profile, et déjà des titres marquent les esprits. Parmi eux, Delirium figure dans le top 3 du catalogue (position numéro 6) — signe que l’horreur psychologique, même ancienne, conserve une aptitude à hanter les esprits modernes.

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Sorti en 2018, Delirium n’est pas une nouveauté — c’est une vieille bâtisse dont les murs murmurent encore. Réalisé par Dennis Iliadis, avec un scénario de Adam Alleca, le film met en scène Topher Grace, Patricia Clarkson, Callan Mulvey et Genesis Rodríguez. Produit sous l’égide de Blumhouse Productions (via Jason Blum) et Appian Way (avec Leonardo DiCaprio), il se présente comme une collision entre huis clos mental et sinistres réminiscences familiales.  

Héritage troublé & enfermement mental

Tom Walker, après vingt années passées en institution psychiatrique, hérite du somptueux manoir de son père sénateur récemment disparu. Assigné à résidence — une condition stricte : il doit se connecter chaque jour via visio pendant trente jours — il tente de se réinscrire dans un monde qu’il ne connaît plus. Mais le manoir, presqu’un personnage à lui seul, gronde de phénomènes indéfinissables : hallucinations persistantes, appels inaudibles, bruits nocturnes, une langue conservée dans un bocal, un tunnel secret menant à des ouvertures sournoises dans la maison. 

 

Son frère Alex surgit, questionnant la frontière entre le réel et l’illusion. Les aveux remontent — un crime adolescent, la violence impensée — et Tom doit lutter non seulement pour son équilibre psychique, mais pour sa survie. Le récit, peuplé de révélations glacées, met en tension la loyauté fraternelle, la culpabilité et la folie latente.

Horreur psychologique, plus que spectacle gore

Delirium ne joue pas sur les saillies visuelles outrées : son effroi est introspectif. C’est une maison à la mémoire fracturée, une psyché en lambeaux, une quête de vérité dans la nuit intérieure. La tension naît des silences, des échos discrets, des objets déplacés, des doutes persistants.

La musique, le montage, la lumière — tous les éléments se font complices d’un malaise diffus. Le récit ne bâtit pas un monstre : il creuse la blessure humaine, propose un dialogue inquiet entre l’esprit qui vacille et les traces du passé.

 

Pourquoi regarder Delirium ce soir

  • Pour éprouver un frisson de psyché plutôt que de gore : l’horreur comme introspection

  • Pour redécouvrir un film peu cité dans les vitrines du genre qui résiste à l’oubli

  • Pour goûter au paradoxe : une œuvre de 2018 qui retrouve de l’écho dans une vitrine Netflix saturée

En se hissant dans le top 3, Delirium rappelle que les ombres anciennes n’ont pas besoin de nouveauté pour revenir hanter. À l’approche d’Halloween, ce film se pose comme une halte vers l’intime de la peur — si vous acceptez de franchir le seuil.